Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
138. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 März 3
Paris 1646 März 3
Kopien: AE , CP All. 64 fol. 5–8’ = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 328–330; Ass. Nat.
272 fol. 133–136. Druck: Mém. et Nég. I S. 406–414; Nég. secr. III S. 97–99; Gärtner VIII
S. 372–380.
Bündnistreue der Schweden. Eventueller Verzicht auf Philippsburg. Unterstützung der übrigen
französischen Forderungen durch Bayern. Gegenleistung. Truppen Bönninghausens. Differenzen
mit dem Papst. Eventueller Beitrag Frankreichs zum Krieg gegen die Pforte. Subsidien für Hes-
sen -Kassel. Ankündigung der Unterlagen Vautortes über das Elsaß. Behandlung des Gesandten
von Mantua. Ansprüche Egmonts auf Geldern und Zütphen. PS: Ankunft Coiffiers mit nr. 131f.
S’il vous souvient de quelle grandeur est vostre lettre du 17 e du passé et de
combien d’affaires d’importance elle traitte, et que vous vous imaginiés qu’en
voicy la response, vous vous attendrés à une ample despêche. En cella vous
serés mescontés car il ne faut point escrire quand il n’y a rien à faire mais
seulement louer la diligence de ceux qui ont donné une exacte information
des choses, et en cette occasion vous y avés si bien réussy qu’on peut dire que
vous vous estes surmontez vous-mesmes. Vous aurés eu les mesmes avis que
nous avons receus de Suède
La Thuillerie an Brienne, Stockholm 1646 Januar 20, Kopie: AE , CP Holl. 35 fol. 97–98;
s. auch [ nr. 139 Anm. 1 ] .
de les vous envoier, desquelz il faut conclurre qu’il n’y a point à craindre que
cette Majesté se divise des intérestz publicz ny de ceux de cette couronne, et
que sa prudence se trouve appuiée des conseilz d’un sage et expérimenté mi-
nistre auquel il n’est pas incognu quel seroit l’avantage des ennemis s’ilz nous
pouvoient diviser; descheus de l’espérer, il faut croire qu’ilz marcheront de
bon pied et qu’ilz essayeront d’avancer le traitté général de la paix qui leur est
si absolument nécessaire. Ce n’est pas la procédure du comte de Trautmans-
dorff qui oblige Sa Majesté à se résoudre de quitter ce qu’elle possède par
divers titres très légitimes, mais son zèle au bien public et ce qui vous a cy-
devant esté escrit sur le sujet de Philipsbourg par Monsieur le Cardinal jus-
tiffie bien ce que je dis. On ratifie ce qu’il a pensé, et dont il ne vous avoit pas
escrit sans la participation de Sa Majesté, laquelle pour de certains respectz
avoit jugé qu’il falloit non seulement avoir du secret quand la chose seroit
résolue, mais en faire un bien particulier quand elle seroit seulement imagi-
née . Vous ne relascherez pas une pièce de cette conséquence et qui en empor-
teroit bien d’autres après soy sans en avoir l’avantage qu’on s’en promet,
sçavoir la paix et la possession des autres choses sans lesquelles nous achette-
rions la paix, et vainqueurs nous nous traitterions comme si nous avions esté
vaincus. Nous croyons que vous serez secondez des offices de monsieur de
Bavières, il avoit peine de cette demande et trouve toutes les autres raisonna-
bles , si c’est son intérest autant que celuy de l’Empire qui le face parler de la
sorte, le jugement en doit rester libre à un chacun, et il nous suffit qu’il ap-
puye noz demandes, qui ne devons pas luy desnier de prendre part dans ses
avantages comme nous le luy avons fait espérer. Sur quelle rencontre et en
quel moment nostre bonne volonté en son endroit doit esclatter c’est ce qui
est remis à voz prudences. Bönninghausens Korps sollen keineswegs neu formiert
werden; sie sollen nur bald zu unserer Armee stoßen, die frühzeitig agieren soll.
Ce que vous nous avez escrit qui seroit de faire pour obliger le pape de rentrer
en soy-mesme et pour sa propre fortune de s’unir à la France a esté escouté
avec plaisir, les exemples que vous avez alléguées le devroient toucher et luy
faire appréhender la trop grande puissance de la maison d’Austriche, mais la
dépendance qu’il a pour l’Espagne empesche qu’il ne voie le péril du préci-
pice , et combien il ravale la dignité qu’il possède quand il se rend partial de
l’une des couronnes; sa grandeur au contraire esclatte quand il est père com-
mun et le respect qui luy est rendu des deux le rend l’arbitre de l’Europe. Par
la grâce de Dieu les Barberins ont pourveu à leur seureté, et ils ne peuvent
plus appréhender de recevoir un traittement pareil à celuy qui fut souffert par
le cardinal Caraffe. Celuy qui se poursuit contre eux offense bien des gens
dans Rome lesquelz voudroient que nous prissions des conseilz extrêmes,
mais nous aimons mieux voir faillir les autres que rien faire qui leur pust
servir d’excuse ou de prétexte, ceux-là n’ont point de moindres pensées que
l’indication d’un concile; s’il pouvoit produire le mesme effet que celuy tenu à
Clairmont au temps que Saint Bernard vivoit et auquel il prescha la croisade
il y auroit de quoy bénir Dieu, mais les princes chrestiens sont trop divisez
entre eux et bien esloignez de songer à la conqueste de l’Orient, ils souffrent
que le Turc les attaque. Pour s’opposer à cette puissance, si Sa Majesté voioit
l’Empereur unir ses forces et qu’il fust pour porter la guerre dans la Hongrie
et par cette diversion que la République fust soulagée, elle pourroit bien pren-
dre un party qui en causeroit bien une autre de pareille considération, don-
nant une armée complette au roy de Pologne de laquelle celle qu’il lèveroit se
trouvant fortifiée, il pourroit porter les siennes bien avant, à l’entretien de
laquelle ou d’une bonne partie Sa Majesté contribueroit volontiers. L’on sçait
la disposition de ce roy et celle de la République à luy aider de payer un 1
armée et l’on le convie d’ayder à la cause de Dieu. Si monsieur Contareni
pouvoit disposer les Impériaux à se résoudre à ce qui est juste, ce seroit la
République qui sentiroit la première les avantages de la paix et les peuples de
France et d’Espagne soulagés du faiz de la guerre porteroient facilement celuy
qu’il leur faudroit imposer pour contribuer à la deffense commune. Les lettres
que nous avons eues de Constantinople nous font beaucoup appréhender, et
celles qui nous ont esté escrittes de Venize nous font aussy connoistre qu’ilz
n’oublient rien à faire pour leur deffense, et qu’ils ont fait passer à Rome un
ambassadeur extrordinaire
S. [ nr. 133 Anm. 6 ] .
le public avec intention de luy faire voir que la conduitte qu’il tient envers
cette couronne les prive de divers secours. Quelques-uns se flattent qu’il y a
lieu d’accommodement, mais je doute de la disposition. Si ma mémoire ne me
trompe je vous manday il y a huit jours qu’on estoit en volonté d’aider Ma-
dame la Landgrave, aujourd’huy on s’en est déclaré, et dez demain j’ expédie-
ray une ordonnance de quarante mil risdalles; le faisant sçavoir à monsieur de
Beauregard je parleray en sorte qu’il y aura lieu d’espérer quelque chose de
plus pourveu que cette Altesse se dispose à nous aider de quelques quartiers et
que son armée agira de concert avec monsieur le mareschal de Turenne qu’on
fera partir dans le 15 e de ce mois.
Hier tout tard le secrétaire de monsieur de Vautorte me donna une partie de
l’ouvrage de son maistre que je vous aurois envoie sans qu’il m’a asseuré que
j’aurois l’autre dans le commencement de la sepmaine, s’il me tient parole par
le prochain courrier je vous enverray le tout, et en tout cas le peu qu’il m’a
remis. En passant les yeux sur sa carte et sur son escrit il m’a semblé qu’il
avoit bien pris vostre intention et travaillé avec beaucoup de soin et très exac-
tement . Si la prétention du député de Mantoue est juste, on vous le laisse à
juger, auquel on consent que vous défériez tout ce qui luy sera accordé et par
le nonce et par le comte de Nassau. De prétendre que la France fera plus que
ceux-là il n’auroit pas de raison, c’est ce qui m’a esté commandé de vous faire
sçavoir.
Il m’estoit oublié de vous mander que nous avons en cette ville le comte d’ Eg-
mont lequel nous demande des lettres pour Vostre Altesse et messieurs voz
collègues tendantes à vous recommander ses prétentions et ses droitz sur le
duché de Gueldres et comté de Zutphen et pour vous exhorter à les proposer
et à les appuier. Son prétexte n’est pas sans fondement, mais la matière est très
délicate; considéré comme ennemy du roy d’Espagne et qui luy reproche l’ in-
juste détention d’un grand duché et d’un comté, cella est plausible, mai 1
considéré comme membre d’un Estat allié, il eschet d’entrer en d’autres consi-
dérations . Il est remis à voz prudences de faire ce que vous jugerez expédient
pour le bien de cette couronne sans avoir autrement esgard aux lettres qui
vous seront présentées, et j’oserois dire qu’il seroit nécessaire de pressentir les
plénipotentiaires de Messieurs les Estatz avant que de s’engager à aucune
chose. Quand j’ay fait cette objection audit comte et à un gentilhomme
françois qui est à son service , ils ont eu de la peine à me respondre, et m’ont
voulu persuader qu’ils avoient des expédiens à proposer dont Messieurs les
Estatz ne disconviendroient pas. J’avoue mon ignorance, je ne les ay sceu pé-
nétrer ; non que pour Gueldres comme n’estant pas absolument possédé par
eux et dont la capitale est entre les mains de leur ennemy il ne me soit passé
par l’esprit qu’il se contenteroit d’en demander la restitution et de Rure-
monde et Venlo qui en fait partie, mais pour le comté il est absolument de la
république et en l’une des sept provinces de leur union, de mesme que le
duché qui tient le premier rang avec les provinces, de croire que le roy d’ Es-
pagne donne les mains à la restitution de ce qu’il en possède, je ne sçaurois
me l’imaginer. Il deffendra sa possession d’un contract d’achapt et d’autres
raisons qui se lisent dans la transaction passée entre l’empereur Charles et le
duc de Gueldres
Karl von Egmont (1467–1538), 1492 Hg. von Geldern ( ADB XV S. 288–292 ). Am 3. X.
1528 schloß er mit Ks. Karl V. den Vertrag von Gorcum (s. Du Mont IV,1 S. 514f.), worin
er die Oberhoheit Karls als Hg. von Brabant und Gf. von Holland anerkannte ( Brandi I
S. 240; Crecelius S. 36).
J’ose dire que je tremblerois si elle estoit en autres mains que les vostres et
sans que vostre grande expérience m’asseure que vous nous tirerez de cet em-
barras je serois pour conseiller qu’on fist tant de difficultez au comte d’ Eg-
mont que desgousté il se retirast de France et s’en retournast en Angleterre où
il a longuement fait sa demeure. Il y aura pourtant quelque chose à mesnager
pour luy, qui sera la restitution des biens qui luy ont esté saisis, et au traitté de
Vervins pareille chose fut stipulée pour le prince d’Espinoy
In Art. 1 des zusätzlich zum Hauptvertrag in Vervins abgeschlossenen Traité des Particuliers
vom 2. V. 1598 (Druck: Du Mont V,1 S. 566). Guillaume de Melun, prince d’Espinoy, er-
hielt seine Güter 1602 zurück. Sie waren seinem Vater, Pierre de Melun (gest. 1594), wegen
seiner Beteiligung am ndl. Aufstand genommen worden ( Zedler XX im Art. über das Ge-
schlecht Melun Sp. 565f.).
estoit à propos de vous prévenir avant que vous receussiés la lettre qui est
demandée.
PS: Vostre courrier chargé de vostre lettre du 24 e du passé n’est arrivé en cette
ville que sur les quatre à cinq heures du soir, la conséquence de la despêche
requiert bien un jour pour en délibérer et se résoudre sur le contenu en icelle.
Je presseray le retour, et que vous soiez esclaircis des dernières intentions de
la Reyne qui n’est point surprise des offres qui vous ont esté faittes, l’estat où
elle voit que sont les choses et le peu de moyen qu’ont les ennemis de luy
résister luy ont tousjours fait croire qu’ils seroient contraintz de s’ accommo-
der s’ils ne gaignoient et ne séparoient les alliez de nous.